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Auberge LAHAMADA

"vous reprendrez bien du désert..."

lundi 13 décembre 2004, par Benka

l’arrivée à l’Auberge LAHAMADA se fit dans le noir total...

je suis partit de Fes apres que l’un des gars de l’Hotel ap pel un pote à rissani : il m’attendra ce soir pour m’emmener en 4x4 à merzouga, au milieu des dunes, apres 14 km de pistes.

apres 1/2 de pistes qui servent au Paris-Dakar, je passe les 2 petites tours qui marquent l’entrée de l’auberge. c’est la nuit et je n’ai rien vu du desert sauf les lumieres de l’antenne pour portable.

acceuillit par Hassan, on me sert un verre de thé (le sucre est un morceau cassé issue d’un bloc de sucre) et un repas rapide. j’ai pas mangé depuis le petit dej rapide dans la gare routière de Fes. il est 21 h et j’ai passé 10 h dans le bus depuis fes, passant des cols à 2200 m, puis de la piste de nuit, il fait froid et je suis naze.

hassan me propose un tour dans le desert, à dromadaire. je suis le seul client de l’auberge pour le moment. les 3 jours que j’imaginais au milieu des dunes revient à 155 €, je choisis donc de tutoyer le désert à dromadaires pour une nuit, négocié à 550 DH. c’est cheros, le tarif peut aller pour 1 personne jusqu’a 350 DH.

allez, hop, au lit. sous la tente ca fait 25 DH. pas cher, mais ca caille. avec les 3 couvertures, on est bien au chaud. il pleut un peu la nuit. ca me surprend pas, mais dans mon demi soleil je me dit juste qu’un nuage doit me suivre perso depuis tanger...

au matin, je me rends compte que le toile est bien en laine de chameau : la pluie l’a rendu toute humide pendant la nuit, et on sent bien l’odeur de la bestiole d’origine... un coq chante à cote depuis pas mal de temps. tu parles d’un désert...

puisque je suis reveille, je me leve. il est 6 h 45, pire qu’au boulot. j’avais pas voulu prendre le bus de rissani le matin d’avant pour partir à 10h et non 6h30 depuis Fes. en plus ca caille toujours, je gromelle en montent sur le toit des chambres "de luxe" et j’attends avec impatience mon premier levé de soleil.

les dunes que je vois vraiment pour la première fois sont immenses ! le soleil n’est pas levé et elles sont d’un rouge sombre merveilleux. je n’arrive pas à savoir à quel distance elles sont, 100, 500 m ? au pied de l’auberge, des maisons en terre et pisé sont espacés d’une cinquantaine de metres.

les greniers à grain, le tas de bois posée sur des calles en hauteur, le nichoir pour les poules... les nuages dans le ciel changent peu à peu de couleurs et bientot c’est tout une mer de nuages qui rougoient comme un feu immense, avec le ciel d’un bleu profond au dessus et des dunes d’un jaune cotoneux en-dessous. la lumières changent de minutes en minutes. les dunes semblent mouvantes sous le changement de couleurs et les ombres disparaissant.

les rayons du soleil arrivent d’un seul coup et grandissent peu à peu, courre sur le sol. je fait un tour sur moi meme. le "village" s’étend, les maisons tres eloignées les unes des autres. on est dans une hanse libre de sable. plus loin, le hamada, le désert noir, pleins de pierre, s’étend. c’est une plaine immense qui se crée, butant sur une ombre sans fin qui se révèle peu à peu etre une montagne s’étendant sur tout l’horizon : l’algérie.

le soleil est haut dans le soleil et je redescend sur terre, ou tout du moins dans la cour. j’ai faim et je suis gelé. tout un groupe d’homme en bleue est la. certains se reveillent tout juste. ils discutent une langue differente de l’arabe, ou les h sont retourné dans la bouche comme nous bourguignons aimons bien le faire parait il avec le "r". non, la langue parlé doit etre du touareg ou du berbere. les touaregs, ce peuple issue des tribus berberes qui a preferé etre libre dans le desert que de subir une autorité la-bas, dans les montagnes.

BOWLES en parle, faisant une geographie du sahara, cet empire désertique au coeur de tant de pays. ca vous fait pas penser a ce Morvan, au centre de 4 departements ? sauf que le sahara a un paysage beaucoup plus étendues, que c’est presque un continent a lui tout seul, ou le climat est unique, avec ses montagnes, etc. (aller lire "leurs mains sont bleues".)

le beurre du déjeuner me parait excellent. en fait, j’ai meme cru que c’était de la creme au départ, dans le pain arabe, c’est tres bon. pour un francais, le pain est un aliment à part. ce n’est pas facile d’en trouver du bon en voyage. mais ce pain rond a des gouts..., hum, avec les graines et les épices qu’ils mettent dedans ! les olives et la confiture sont avalés tres vite, et je dois manger au moins deux pains avec.

je prend ensuite une chambre pour mettre au sec mes affaires toutes humides de la nuit. bon, mit à part le décors, ca caille sérieux, j’ai pas beaucoup dormis, et 55 € pour le dromadaires, c’est le max indiqué par le lonely. pas terrible comme trip.

des hollandais arrivent dans la matinée. ils ont déja fait zagora plus à l’ouest. ils me disent que c’est un bon prix et que c’est quand meme pas mal d’etre assis la-haut sur la bosse. bon. je discute avec les touaregs, tres sympa. il y a une salle en construction a coté.

les briques en terres sont faite derrières, en prenant simplement la terre du désert au pied des chameaux et de l’eau. le torchis est fait avec de la paille hachée. les arc des fenetres vont etre fait, le coffrage en planche semblent etre mité tellement de clous ont été mis et enlevé. mais c’est vrai qu’il n’y a pas d’arbres par ici.

un groupe de basques arrivent. la pluie aussi... on patiente à l’intérieur, dans une salle couverte de tapis berbere en laine rouge. la couleur varie, les brins ayant été trempés dans des bains de teintures différent. avec une acalmie, je vais faire un tour. je mets ma boussole et ma veste de pluie dans mon sac à dos, avec 1 l d’eau.

mes premiers pas dans le sable du désert. l’erg Chebbi est le seul du Maroc. les dunes sont faites d’un sable minuscule, tres fin, que je ne peux retenir dans ma main, meme les doigts serrés. il coule et les grains glissent sur la pente de la dune, faisant des tableaux aux couleurs variant selon l’humidité du sable. je suis tout fou au mileu de ce paysage, marchant au fond des dunes pour ne voir qu’elles. le soleil et le sable se mélange et je perd mes repères en montant sur une dune. l’image est floue, on flotte dans un monde sans reperes. le ciel part à l’infinie, on est tout petit dans ce monde minéral ressemblant à une mer figée à cette heure. balloté par le désert, je connais mon "bapteme de la solitude", avec des bruits confus venant d’ailleurs.

mais tres vite on retrouve ses sens. en tournant un peu, j’ai l’auberge à ma droite et la dune immense devant moi. j’ai fait le tour de l’hanse de sable et je commence ainsi à m’élever. l’heure passe et je laissse tomber pour aujourd’hui. je reviendrai.

il fait toujours froid, et ma bouteille d’eau est bien fraiche.


encore pleins de choses à dire bien surs. mais je suis ce soir a boulmanes du dades à 1500 m. ca meule sérieux et je tremble trop pour continuer de taper de nuit. désolé pour les fotes, pas le courage de relire.
(texte repris à Kenitra)